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Quand, soudain

Angèle Guerre

galerie graphem, Paris

 

12 avril -  29 avril 2018

Les oeuvres d’Angèle Guerre invitent à se souvenir d’une ascension… Si elles appellent à des lieux, celles-ci expriment plutôt des sensations, des émotions ressenties durant de longues marches.
Nourrie de son observation des paysages rocheux, Angèle Guerre expérimente toutes sortes de matériaux. Elle les choisit pour leurs textures et pour les images qui en émanent. Ses gestes s’apparentent aussi bien à la sculpture qu’à la gravure. En retirant la matière, l’artiste fait apparaître des couches de paysage. Son travail relève d’une forme d’archéologie. Elle creuse la matière pour faire apparaître différentes strates d’un milieu naturel. De ses actions sur la matière naissent des chemins, des circulations, qui suggèrent des failles, de possibles phénomènes physiques.


A tout moment, tout pourrait basculer.
Soudainement, le calme donnerait suite à un bouillonnement, à un tremblement.
La force et la fragilité de la nature se révèlent.


De grands papiers, incisés au scalpel, suggèrent une topographie, une matière naturelle qui se forme. Déchirures, entailles, plissement, ces processus de découpe rappellent les processus naturels. Entre dessin et sculpture, d’autres petits formats, série de formes, suggèrent aussi des rencontres entre les éléments. Ils convoquent à la fois l’ambiguïté d’une douceur et la dureté de la matière.


Dans ses dessins à l’encre, « Entre eux deux », une série de signes, de notations, de hachures, de différentes épaisseurs, évoquent des moments, suggèrent des rythmes...Telles des écritures, ces lignes symbolisent des mouvements, des déplacements dans le paysage. Elles font écho à des traces, à des empreintes, à un cheminement, dessin de mémoire. Ces œuvres incarnent une musicalité, une ambiance sonore, des variations de tonalité, divers bruits perçus au fil d’un parcours.
Dans le travail sur plexiglas, l’artiste joue sur la découpe et la recomposition d’une image. Elle accentue alors les effets de profondeur, cette matière qui se creuse, comme dans la roche.


D’un zoom sur un matériau, sur des textures naturelles vers un territoire, le lointain, le cosmos, les œuvres d’Angèle Guerre proposent un va-et-vient de perception de l’espace, un voyage mental. D’ailleurs, les titres eux-mêmes véhiculent déjà des histoires, des rencontres...


Une double temporalité transparaît également de ces œuvres, la lenteur de l’écriture d’une promenade et la rapidité d’un phénomène naturel.
Du calme viendrait la tempête, puis un apaisement, le retour à la douceur.


Pauline Lisowski

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