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Être ange, c'est étrange
18 octobre-10 novembre 2018

Le parachute, cet objet destiné à ralentir la chute d'un corps, appelle à la sécurité, à la survie, à la possibilité de se poser, descendre du ciel et arriver sur terre, protégé. Enveloppe, il offre une infinité de manipulations possibles. Fermé, il ne prend aucune place, transportable tandis que déployé, ouvert, il occupe l’espace et peut être lieu d’accueil. Il constitue pour Cécile Carpena une « sculpture de voyage », une œuvre qui se métamorphose au gré des déplacements et des lieux où elle le manipule comme son compagnon de route. A peine ouvert, ce parachute de secours invite à y rentrer, telle une cabane et à s’y cacher.

A l’intérieur, un bonzaï, cet arbre miniature dont il faut prendre soin. Ce parachute protecteur conduit alors vers le ciel, source de soleil et de pluie.

 

Cette sculpture, nouvelle architecture légère, rappelle aussi les coupoles, élément architectural qui conduit à l’élévation du regard. Des motifs peints la recouvrent et semblent être issus d’une autre culture : représentations hybrides, mêlant anges et dragons. Le dragon, figure mythique en Asie, représente la force, la puissance et le lien avec la nature. Et, le motif de l’ange traverse les lieux et les époques, présents dans de nombreuses peintures et décors d’architecture. Messager, cette créature inspire au rêve et crée un lien entre le monde terrestre et le monde céleste.

 

Cécile Carpena a invité des « anges », croisés au fil de rencontres, à habiter ses toiles, peintures de l’histoire de l’art revisitées. Puis, elle les a photographiés. La peinture est devenue vivante. Une photographie imprimée sur bâche constitue ici un fond pour une nouvelle mise en scène. Elle unie réalité et fiction. Celle-ci répond à la matière résistante du parachute. Le processus de composition de ses images se dévoile également au travers d’un diptyque : une toile, le décor et une photographie où apparaît un ange.

Dans le jardin, à l’intérieur d’une cabane, sur une photographie imprimée sur bâche, un ange paraît avoir atterri. Il a trouvé sa place dans cet espace à la fois ouvert et fermé, poste de contemplation.

 

Entre photographie et peinture, les œuvres de Cécile Carpena interrogent le lien entre ces deux médiums. L’ange s’y promène, tel un être étrange qu’y arrête le regard, une apparition qui surprend lors de voyage.

 

Ainsi, cette exposition inspire à la fois à l’envolée, au déplacement et à l’arrêt, à la contemplation. Elle réunit différents espaces temps, un mélange de cultures, entre Orient et Occident. Elle constitue une étape du voyage des créations de Cécile Carpena.

 

Pauline Lisowski

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