En profondeur
Max Wechsler
galerie Victor Sfez, Paris
2 mai - 9 juin 2018
Max Wechsler mène un travail à partir des lettres, des signes typographiques extraits de différents supports. Il en a fait son médium, un vocabulaire pour développer à l'infini ses recherches picturales. Découpes de lettres et formes composent un espace, entre la surface et le volume. Un rythme, un mouvement se créent... Son œuvre interroge le temps et la mémoire, de l'effacement vers la révélation, de nouvelles apparitions d'espaces et de lumière.
La galerie Victor Sfez expose cette démarche artistique, en perpétuelle évolution. Elle invite à découvrir des œuvres issues de différentes périodes, de diverses variations de gris et couches de matières.
De loin, ses œuvres de papiers nous attirent et sollicitent notre attention. De près, l’œil peut découvrir la richesse des textures, des couches de matières, qu'elles contiennent. Elles constituent un espace dans lequel se projeter comme dans un univers infini de signes, où se perdre. En promenant son regard, puis en se concentrant sur une partie de l’œuvre, un nouveau territoire s'ouvre.
Le fragment rejoint le tout.
Un grand format, papier marouflé sur toile, prend la lumière, appelle le visiteur et l’invite à se laisser divaguer, rêver, dans les profondeurs d’un espace qui n’en finit pas de se laisser découvrir.
La série de petits formats carrés Les vis-à-vis, petits diptyques, qui fonctionnent en dialogue ou variation, invitent à aiguiser son regard : les lettres plus ou moins lisibles se fondent parmi la couleur gris, blanchâtre. Dans les Paysages lettrés, des horizons de différentes strates de papiers laissent apparaître des lignes de couleurs. Les bandes de diverses textures renvoient vers des moments de méditation, entre ombre et lumière.
En face, des papiers marouflés, petits formats de différentes variations de gris, se répondent les uns, les autres. De chacun émane une lumière différente. Les signes graphiques se lisent, plus ou moins, on perçoit une écriture, il s’agit de fragments, de résidus, infimes matières qui se recomposent pour former un territoire à explorer.
Ces différentes œuvres, des grandes toiles, vers des petites toiles et sa série des Fragments, se renvoient les unes aux autres, tel un va et vient d’un espace, à la même densité de matières.
L’œuvre de Max Wechsler invite à une observation attentive, un plaisir d'épuiser tous les secrets qu'elle recèle.
Pauline Lisowski, commissaire de l'exposition.