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Aliquando

Laura et Ricardo Nillni

25 mars - 21 avril 2018

Laura Nillni, aliquando : de la géométrie vers le dévoilement du paysage

 

Laura Nillni navigue constamment entre le construit et l'organique, un lien avec la nature. Elle joue avec les formes géométriques, les assemble, tels des modules avec lesquels elle crée une multitude de combinaisons. Elle les met en mouvement. Chacune de ses oeuvres, dessins, peintures, sculptures, installations, films, manifeste une expérience de regard. L'artiste développe ses recherches plastiques sur les plis, les superpositions de formes, la transparence et la lumière, en relation avec des espaces aussi bien intérieurs qu'extérieurs.

Depuis plus de vingt ans, avec le compositeur Ricardo Nillni, elle crée des films à l'intérieur desquels des formes interagissent avec une bande son.

Aliquando révèle au fur et à mesure un paysage. D'une frénésie de bandes horizontales, d'horizons, se dévoile l'eau. Des découpes de points de vue, des fenêtres sur la Seine se rejoignent. L’artiste expérimente les relations entre la géométrie et les phénomènes naturels. De son observation de la Seine, elle a synthétisé des formes : des ondulations qui se superposent et laissent passer la lumière… Ces cadrages évoquent une traversée progressive vers les profondeurs. La surface se remplit, le paysage se découvre dans son entier. Des couches se superposent dans un flux permanent. De là, une possible montée des eaux.

Des sons-étranges-témoignent des bruits de la ville, aux sifflements de bateaux. Ils appellent au loin, redonnant sa liberté au cours d’eau. Images et sons se complètent ici dans une tension entre le cadrage de l’image, les bords qui contraignent la fluidité du cours d’eau et l’atmosphère sonore, qui renvoie vers les abysses.

Laura et Ricardo Nillni ont conçu pour la galerie Victor Sfez une installation-vidéo dans laquelle ils plongent le visiteur dans un paysage. Le film Aliquando, projeté sur l’ensemble des murs, en propose plusieurs perceptions : l’eau vient comme recouvrir l’espace. Le spectateur se retrouve à la fois devant et dans ce paysage. Le son qui accompagne les projections renforce la sensation d’être comme submergé, captivé, attiré par les remous du fleuve.

Face à cette beauté de l’eau, sa magie, le spectateur voyage, navigue, voit au loin. Pourtant, de cette fuite vers l’ailleurs, il n’en ressent pas moins une impression d’enfermement. Au delà de cette immersion dans un paysage, cette installation entre son et images, propose une expérience esthétique de l’ordre du sublime.

 

Pauline Lisowski

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